Comment lire un bilan ? 1- Comment porter un diagnostic sur la santé financière d’une entreprise, à partir du bilan ?
Le bilan fait apparaître et constate chiffres à l’appui la situation économique et financière de l’entreprise. Cette photographie fait ressortir deux colonnes détaillant avec précision :
– d’une part l’Actif qui comprend l’ensemble des biens qu’elle possède (immeubles, machines, véhicules, stocks, créances, trésorerie.) ;
– d’autre part le Passif qui inclut ce qu’elle doit à ses créanciers (emprunts, découverts bancaires, fournisseurs, .) et les ressources stables mis à sa disposition par ses actionnaires (capitaux propres).
Apprendre à lire un bilan demande certes un effort, puisqu’il faut se familiariser avec un langage particulier: fonds propres, dotations aux provisions, actif circulant, capacités d’autofinancement. Mais le chef d’entreprise, jamais réellement ignorant de ces notions, sait à quel point l’information économique est une arme efficace face à la concurrence : si bien connaître son concurrent est important, encore faut-il se connaître soi-même. Celui qui cerne exactement l’origine de ses difficultés ou au contraire, de ses performances, est à coup sûr armé pour prendre les bonnes décisions: investir ou non, augmenter les salaires ou non, envisager une restructuration ou non, changer de fournisseurs ou non,.La lecture du bilan apportera la réponse au chef d’entreprise sur les sommes qu’il peut investir ou au contraire sur les raisons de la difficulté rencontrée pour réduire son endettement.
2- Exemple de l’entreprise REDA :
L’entreprise REDA réalise un chiffre d’affaires de 150 000 KDH TTC sur l’exercice 2000 dont les achats se montent à 90.000 KDH TTC. Le bilan au 31 décembre 2000 se présente comme suit :
BILAN
(en milliers de dirhams)
ACTIF |
PASSIF |
Immobilisations |
13 000 |
Capitaux propres |
12 000 |
Stocks |
1 000 |
|
|
Créances clients |
20 000 |
Créances fournisseurs |
23 000 |
Disponibilités |
6 000 |
Dettes à court terme
(fiscales, sociales, .) |
5 000 |
Total |
40.000 |
Total |
40 000 |
2.1- Ratios financiers
2.1.1. Indice de fonds de roulement
C’est le rapport entre la somme des stocks, de la trésorerie et des créances à court terme de l’entreprise et son passif exigible à court terme. Nous obtenons ici:
Total du réalisable et du disponible (Stocks + Clients + Trésorerie) : 27 000
Total passif exigible à court terme (Fournisseurs + dettes à court terme) : 28 000
Le ratio obtenu est de 0,96.
Ce ratio doit être en principe supérieur à 1, sinon cela peut traduire que l’entreprise n’a pas la capacité de s’acquitter normalement de ses dettes à court terme.
2.1.2. Couverture des immobilisations
C’est le rapport entre les capitaux propres et les valeurs immobilisées. Dans une entreprise normalement équilibrée, les valeurs immobilisées sont couvertes en premier lieu par les capitaux propres et ensuite par le passif à long terme.
Nous obtenons un ratio légèrement négatif de 0,92 (12 000 / 13 000).
Ce ratio traduit que l’exploitant est tributaire de ses créanciers à court terme pour financer ses immobilisations.
2.2- Ratios économiques
2.2.1. Calcul du crédit client
C’est le rapport entre le poste créances clients et le chiffre d’affaires TTC de l’entreprise, multiplié par le nombre de jours de la période, soit:
20 000 / 150 000 x 360 = 46,8.
L’entreprise accorde donc en moyenne 47 jours de crédit à ses clients. Dans l’idéal, ce délai devrait être le plus court possible.
2.2.2. Calcul du crédit fournisseurs
C’est le rapport entre le poste dettes fournisseurs et les achats TTC de l’entreprise, multiplié par le nombre de jours de la période, soit:
23 000 / 90 000 x 360 = 104,4.
L’entreprise bénéficie donc en moyenne de trois mois de crédit fournisseurs. En d’autres termes, les dettes fournisseurs constituent des « capitaux externes » qui permettent à l’entreprise de fonctionner.
Bien que les ratios soient de bons indicateurs de la santé de l’entreprise à un instant « T », leur interprétation nécessite une analyse financière qui tienne compte du contexte économique et sectoriel, ainsi que de l’évolution de l’entreprise par rapport aux exercices précédents.
3- Comment lire le compte de résultat ?
Le compte de résultat recense les événements qui ont enrichi ou appauvri l’entreprise entre deux exercices. Il est présenté sous la forme d’un tableau détaillant les opérations par nature: le Compte de Produits et de Charges (CPC). Un autre tableau appelé Etat des Soldes de Gestion (ESG) décrit en deux tableaux « en cascade » la formation du résultat net et celle de l’autofinancement.
Les informations que peut tirer un chef d’entreprise du compte de résultat sont extrêmement précieuses, car il y trouve l’explication d’un résultat défaillant ou au contraire exceptionnel: ventes trop faibles, prix d’achats trop élevés, charges de personnel trop lourdes, ventes élevées à un seul client . Il peut donc trouver là la justification de ses décisions ultérieures dans la gestion de l’entreprise: prix de vente relevés, suppression ou diminution de frais, diversification d’activité et de clientèle .
4- Quelles informations trouve-t-on dans l’Etat des Informations Complémentaires (ETIC) ?
L’ETIC doit être examiné attentivement par le gestionnaire car il fait le lien entre la vision comptable et la réalité économique de l’entreprise. On y trouve toutes les informations qui dessinent une image fidèle du patrimoine, de la situation financière et du résultat de la société.
On trouve notamment dans l’ETIC:
– les Principes et Méthodes Comptables: indication des méthodes utilisées; dérogations exceptionnellement pratiquées au nom de l’objectif d’obtention d’une « image fidèle »; changements de méthodes .
– des Compléments d’Information au Bilan et au CPC: Tableaux des immobilisations, des amortissements, des provisions; précisions sur des postes particuliers tels que les non-valeurs; tableaux des échéances, des créances et des dettes; biens en crédit bail, . |